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 Un an dans la compagnie

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Nechao
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MessageSujet: Un an dans la compagnie   Un an dans la compagnie EmptyMar 7 Aoû - 17:38

Voilà, c'est reparti pour un tour. J'ai trouvé la motivation et le temps de noircir quelques pages. Comme tout le monde n'a pas la chance d'être en vacances, j'ai pensé à ceux qui se demandent quoi faire au taf'... Si je respecte mon planning, il devrait y avoir du nouveau chaque semaine jusqu'à la rentrée... En vous souhaitant une bonne lecture... Smile
________________________________________________________________






La chimère volait paresseusement en haute altitude au-dessus des campements Skettis. Les oiseaux monstrueux élévés par ces drôles d’emplumés croassaient lugubrement en s’agitant de toute part. La destruction de leur dernière couvée les mettaient dans tous leurs états.



« Ce travail n’en finira jamais. » pensa Nechao.



Chaque jour, de nouveaux œufs remplaçaient ceux brisés la veille. Tirant sur la crinière de la bête, le vieux démoniste lui fit prendre le chemin du campement de la Garde-Ciel pour aller chercher son or. Il avait fini par s’habituer à l’animal. Depuis sa mort et sa résurrection, c’était la première fois qu’il avait choisi une monture non venue du Néant. La bête n’avait pas inventé la poudre, mais elle semblait s’être attachée à lui. Un peu de servilité non contrainte par les sorts d’asservissement, cela faisait du bien. Sans prendre la peine de se poser, Nechao lança les bombes restantes au nain et rattrapa au vol la bourse bien remplie que lui balança le garde.



« L’arrogance de ce nain est sans borne. Sans ces soucis matériels, je crois que je l’aurais brûlé depuis longtemps. »



Sans saluer, il reprit de l’altitude pour s’offrir une dernière fois la plus belle vue de Terrokar. Le lac des hautes montagnes se déversait dans la forêt en contrebas en de grandes chutes d’eaux vrombissantes. Au loin le soleil disparaissait à l’horizon. Il était temps de regagner Shattrah, Nechao n’aimait pas survoler le désert des ossements la nuit. Les fantômes et les morts sans âme lui rappelait trop la condition de pantin qu’il avait vécu avant de rejoindre les Réprouvés.



Comme toujours Shattrah grouillait d’activités. Depuis la réouverture de la Porte, la ville sanctuaire était devenue le centre le plus vivant de l’Outreterre. La haute-ville permettait de mener ses affaires, et la ville basse offrait à tout voyageur inconscient de quoi s’offrir du bon temps et parfois quelques frayeurs. Après avoir laissé sa monture aux bons soins du maître de vol, un draëni pas trop imbus, Nechao prit le chemin de la banque des Clairvoyants. Zyliap sortit de l’ombre pour rejoindre son maître.



- Tu as terminé les préparatifs ?

- Oui, Maître. Tout est prêt, nous vous attendions pour le départ.

- Je dois encore passer chez les elfes pour qu’ils fassent transférer mes coffres à Fosseyeuse.

- Bien, Maître.



Zyliap avait perdu de sa hargne. Dans la ville sanctuaire, il remplaçait ses habituels grognements par une obséquiosité encore plus gênante. Nechao savait très bien que le diablotin n’avait qu’une idée : partir le plus loin possible de ces êtres lumineux qui le terrorisaient. Et le vieux démoniste n’était pas loin de penser la même chose. Tous ici vénérait le Na’aru comme un Dieu. Mais qui pouvait dire s’il était bon ou mauvais ? Son pouvoir protégeait la ville, mais qu’un jour il se mette en colère et les restes volants de Draenor pourraient bien finir définitivement en poussières flottant dans le vide. Zyliap avait bien travaillé pour préparer le voyage de son maître. Après avoir laissé quelques instructions écrites pour le transport de ses coffres à la guichetière des Clairvoyants, il reprit le chemin du temple central. Dans l’apaisante lumière du Na’aru, des zélotes idiots s’empiffraient des inepties de cet être surpuissant. Un frisson parcourut l’échine du démoniste. Décidément, ces esprits venus d’ailleurs faisaient toujours naître en lui un mauvais pressentiment. D’un pas léger, il s’engagea dans le portail qui devait le conduire au berceau de l’Empire des Réprouvés.



Ces voyages à travers les portails sont toujours un peu éprouvants. Après avoir laissé le temps à sa vision de se stabiliser, Nechao descendit de la terrasse du Crâne pour aller rendre ses hommages à la Reine. Longeant les quais, il fut surpris de voir autant d’activités à Fossoyeuse. De nombreux elfes de sang des premiers cercles allaient et venaient. Leurs mages avaient réinstaller une de leurs pierres de transport dans l’ancienne Lordaeron et les échanges avaient repris comme dans l’ancien temps des humains. La Reine n’offrait plus d’audiences ces derniers temps, le Réprouvé n’eut donc pas l’occasion de s’agenouiller devant celle qui l’avait libéré. Il était temps de s’atteler à la tâche pour laquelle il avait décidé de ce retour parmi les siens.



Enfilant les passages les plus sombres de la capitale, il retrouva assez facilement la pierre qui actionnait le mécanisme d’entrée du quartier général de la Compagnie Noire. Comme il s’y attendait, il était totalement désert. Une épaisse couche de poussière recouvrait le mobilier sommaire du mess. D’un mot et d’un geste de la main, il fit tourner dans la salle une petite trainée de feu, qui ralluma les flambeaux accrochés aux murs de pierres avant d’aller finir sa course dans l’âtre. Zyliap apparut alors avec un paquet cordé qu’il déposa sur la table.



- « Tu peux disposer.

- Pas trop tôt ! Marre de faire le larbin.

- Je vois que tu as retrouvé ton bon caractère. Allez file, je suis content de toi. » Joignant le geste à la parole, Nechao envoya un fragment d’âme que le petit monstre saisit avidement avant de disparaître dans le Néant.



Avec des gestes lents, le Réprouvé resté seul entreprit de défaire son paquet. Il en sortit plusieurs volumes aux couvertures de cuir noir, des feuilles en abondance, plusieurs plumes, de l’encre. Après avoir nettoyé une table et trouver la chaise la plus confortable, il s’installa, prit une feuille vierge, sa plume et commença à écrire :



« Mon Capitaine,

Vous trouverez peut-être dans ce qui suit quelques idées pour alimenter les annales. Je n’ai pas la prétention d’être un grand historien. Mais une grande date approche pour moi, et je devais trouver quelque chose pour marquer l’événement. »


...


Dernière édition par le Jeu 30 Aoû - 18:16, édité 1 fois
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Nechao
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MessageSujet: L'entrée dans la Compagnie   Un an dans la compagnie EmptyMar 7 Aoû - 17:40

Je ne reviendrai pas sur ce qui m’a poussé à tenter de rejoindre vos rangs. J’avais à l’époque suffisamment détaillé mes raisons pour que tous s’en souviennent encore. Un mois avant la fin de l’été, j’avais reçu la réponse des frères et j’entrais comme recrue au sein de la Compagnie Noire. Bien que déjà ancienne à l’époque, elle n’était pas parmi les plus influentes des deux continents. Elle oeuvrait en silence auprès de la Dame de Fossoyeuse, servant fidèlement celle qui l’avait engagée.



Comme vous vous en souviendrez certainement, l’époque était trouble. Alors que depuis des mois, tous les plus grands guerriers de la Horde et de l’Alliance se relayaient auprès du Cercle Cénarien pour contenir la menace d’Ahn’Quirraj, Kel’Thusad avait fait un retour en force. Ces étranges citadelles volantes parcouraient les cieux des deux continents, lâchant sur le monde des hordes de squelettes, morts-vivants et esprits tourmentés. Plus que tout autre, l’Empire des Réprouvés s’est retrouvé en première ligne. Naxxramas, principale place forte du Nécromant devenue liche s’était immobilisée au-dessus des Maleterres à la frontière de l’Empire. Plusieurs fois, les abominables créatures du Roi Liche ont réussi à pénétrer au cœur de la Capitale. Et j’ai du, comme beaucoup d’autres réprouvés rejoindre en catastrophe la Reine pour participer à la défense de la cité et de notre liberté retrouvée. Le Roi Liche semblait avoir une dent particulière contre celle qui avait réussi à se libérer de son emprise et à monter sa propre armée en retournant les morts-vivants contre leur maître.



Peu après mon arrivée au sein de la Compagnie, un grand projet nous a été confié. La menace de Kel’Thusad n’avait pas été supprimée mais ses forces étaient contenus aux limites de l’Empire. La Reine pensait avec raison qu’il était temps pour elle d’aller voir ce qui se tramait dans le Sud. Elle envoya donc la Compagnie Noire prendre ses quartiers à Baie-de-Butin avec pour ordre de nettoyer le vieux sanctuaire de Zul’Gurub. Forte d’un pragmatisme bien sonnée, la banshee voyait d’un mauvais œil tous les fanatiques essayant de ramener sur Azeroth de vieux Dieux sanguinaires.



Cette mission dans la jungle hostile du Sud tombait à point nommé pour notre troupe. Bien que les frères soient évasifs sur le sujet, j’ai fini par comprendre qu’à mon arrivée, la Compagnie sortait de grandes difficultés. Dans les deux mois précédents mon intégration, de nombreuses recrues avaient été embauchées pour renforcer la troupe : des mages comme Lakrima et Guilthanas, des prêtres dont la femme de Guilthanas, Archiza mais aussi Sanctifia, deux druides taurens Daine et Toutounette, un guerrier venu prêter main forte à Icopaco, Madbeef, un chaman aux étranges pouvoirs venu des plaines de Mulgore, Katkat, un chasseur Sreshnak, et deux voleurs toujours tapis dans l’ombre Kikilltou et Piertombal. En m’ajoutant à la liste, cela faisait beaucoup de monde à intégrer, à former et à qui enseigner les valeurs de la Compagnie Noire. Et qui y’a-t-il de mieux qu’une bonne bataille pour apprendre la fraternité aux recrues ?



Nous avons donc embarqués par petits groupes dans les zeppelins des gobelins pour rejoindre Strangleronce. Les officiers se sont installés dans le campement miteux des orcs qui sert de point de chute dans la région. Ils devaient mettre sur pied notre plan d’attaque. Pour ne pas éveiller les soupçons sur les intentions de la Dame, les frères, compagnons et recrues ont été envoyés à Baie-de-Butin, arrivant au compte goutte pendant la semaine et s’installant à l’auberge. Le bâtiment s’élevait à flanc de colline, surmonté par les reste d’un vieux bateau. On y trouvait tout ce que le monde pouvait compter de bandits, contrebandiers, arnaqueurs et détrousseurs. J’avais longtemps séjourné ici par le passé. J’ai donc profité de ces quelques jours de repos pour renouer des contacts avec les Chevaucheurs du Vent, une guilde de messagers et d’informateurs dont l’agent à Baie-de-Butin n’était autre qu’Achoris, une prêtresse troll à qui j’avais enseigné la maîtrise des ombres, bien au-delà de ce que les prêtres de son village auraient pu lui apprendre. Elle connaissait tout le monde dans le coin et se baladait, habillé en pirate et flanquée d’un perroquet à la recherche de rumeurs.



Cinq jours après notre arrivée, la nouvelle est tombée. Nous devions rejoindre les officiers. Il était temps. Les tours de passe-passe de Guilthanas lui valaient déjà quelques animosités avec les gobelins qu’il avait pigeonné aux cartes; la tension montait entre les taurens et les nains de l’Alliance souvent de passage. Bref, il était vraiment urgent de lever le camp.



Une fois réunis, le Capitaine Leiwella nous a expliqué son plan. Les anciens partiraient en éclaireurs accompagnés des démonistes, le vieil Arakor et moi. Arrivés à l’entrée du temple, nous ouvririons des passages à travers le néant pour le reste des troupes. Grand bien lui en a pris. L’entrée du temple était infestée par l’Alliance. Sans l’intervention d’Icopaco, les boules de feu d’Erasded et les perfides poisons de nos voleurs, nous n’aurions pas pu prendre pied devant le repaire d’Hakkar. Sans attendre nous avons lancé nos sorts : surgissant du Néant la Compagnie fut bientôt en ordre de bataille et pénétra dans les terres ennemies.
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MessageSujet: La première campagne de Zul'Gurub   Un an dans la compagnie EmptyMar 7 Aoû - 17:43

Force était de constater que face aux sbires d’Hakkar, les mercenaires ont beaucoup souffert. Pourtant tout avait bien commençé. Pendant que les guerriers occupaient les chefs de patrouilles encaissant les coups sans broncher, nos mages faisaient feu de tout bois. Les druides endormaient des serpents aussi gros que des kodos, et les prêtres guérissaient à tout va, leur magie sans cesse raffermie par les totems des chamans. En groupe serré, nous avancions sans peine, les fidèles du Dieu Sanglant ne pouvant pas grand chose contre nous. Le soir même Venoxis tombait après un combat certes acharné mais qui ne laissa personne sur le carreau.

Après une nuit passée dans le temple, nous avons repris notre route dans ce dédale de constructions infernales. Bien qu’abrutis par leur Dieu, il fallait reconnaître le talent des Gurubashis pour l’architecture monumentale. Deux nouvelles recrues nous ont rejoints au milieu de la campagne : un nouveau démoniste Nerzhull, dont j’ai tout de suite senti la puissance sur les ombres et un autre chaman, le vieil Irunaeka, un troll étrange mais dont les paroles tombaient toujours à point, enfin… quand on les comprenait. Ainsi renforcés, nous avons réussi à abattre Jeklik malgré son pouvoir sur les Chauve-souris qui infestaient cette partie haute du temple. Mais le combat fut dur. Nous n’avançions que de quelques mètres par jour sans cesse harcelés par les abominations volantes de la prêtresse : presque vingt jours s’écoulèrent pour que nous puissions ramener sa tête à la Dame. Malgré la nourriture invoquée des mages, nos vivres s’amenuisaient et nous étions tous rinçés. Le capitaine a décidé de faire retraite. Epuisés par ses combats, nous avons tout de même pu quitter les lieux et rejoindre Grom’gol. Quelques officiers ont pris le chemin des capitales, le gros de la troupe est retournée à Baie-de-Butin, pendant que le Capitaine et le lieutenant restaient à Grom’ pour préparer notre deuxième campagne. De ces combats épiques, je ne garde que peu de souvenirs, je retiens surtout le sentiment qu’une famille était née dans le sang et la sueur.



En attendant la reprise des combats, nous passions le temps à Baie-de-Butin. L’été tirait à sa fin sur les paysages paradisiaques du Sud. Installés au rez-de-chaussée de l’auberge, nous jouions aux cartes. Je m’étais calé contre le mur dans le coin le plus sombre de la pièce. En face de moi, se tenait Guilthanas, à sa droite Archiza accompagnée du vieil Irunaeka. De l’autre côté, Katkat prenait à lui-seul la place de deux personnes. Nous tapions le carton depuis le début de l’après-midi et l’ennui commençait à se faire sentir.



- J’ai une idée, lança Guilth’ jetant ses cartes sur la table et s’appuyant sur l’inconfortable dossier de bois.

- Qu’est-ce que tu as encore inventé pour nous mettre dans la mouise cette fois ? répondit du tac au tac Archiza. Les récits de ces deux-là à propos de la chasse au trésor du Monastère Ecarlate, nous avait déjà bien fait rire… un vieux couple, plus vieux encore que leur condition de Réprouvés.

- Il faut bien se divertir un peu, non ? Qui est prêt à me suivre ?



Se dépliant en essayant de ne pas renverser la table, Katkat dit : « j’en suis. »

Me levant à mon tour : « puisque tout le monde nous quitte, je pars avec vous, Iru ? »



L’autre chaman nous a regardé tour à tour, avant de répondre :



- « Non merci, pas pour moi, j’ai à faire.

- Et quoi donc ?

- Des trucs vaudous qui ne regardent pas la viande morte, dit-il en riant. Je pars vers le Nord-Ouest. Les vents sont formels. Là-bas sont ceux qui veulent du mal aux plumes de serpent.

- Alors en route ! » conclut Guilth’



Quittant l’auberge d’un pas vif, notre guide nous entraîna le long des quais jusqu’à la grotte qui permettait de quitter la ville. En marchant, la conversation reprit :



- Est-ce que quelqu’un a compris ce que le Troll voulait dire ? s’enquit Guilth’

- Absolument rien, comme d’habitude, répondis-je

- Et toi Kat ? Les vents, c’est un truc de chaman ça, t’as pigé ?

- Oui.

- Ben dis-nous.

- Non.



Les Taurens n’ont pas la réputation d’être des bavards, mais nous avions sans doute recruter le plus silencieux de tous. On eut beau le harceler, il ne pipa mot jusqu’à ce que nous changions de sujet. C’est Archiza qui relança nos palabres :



- Alors Guilth’, tu nous explique ton dernier plan foireux ? Qu’on essaie de le mettre un peu d’équerre, histoire de garantir notre retour à Baie-de-Butin ce soir.

- Alors c’est simple, en discutant avec les cogneurs, j’ai appris que les gob’ du coin sont en bisbille avec les pirates des Mers du Sud. Or ces derniers ont accosté sur les plages de l’autre côté des montagnes. Qui dit pirates dit sûrement trésor et même peut-être artefact ! Allez savoir ce qu’ils ont pu repêcher au fond de l’océan.



Archiza soupira. Sans y prêter attention, Guilth continua :



- Donc c’est simple, on arrive, on les tue, on trouve le coffre et on rentre. Limpide, non ?

- Comme de l’eau de source, intervins-je. Une idée de leur nombre ?

- Quelques dizaines sans doute… mais des gueux sans pouvoirs magiques… On les prend par surprise, on les envoie rejoindre les limbes et à nous l’artefact…

- Je vois que tu as longuement réfléchi à ton plan d’attaque… J’vais te dire la suite : tu vas foncer dans le tas, en massacrer dix, crouler sous le nombre et c’est encore moi qui vais devoir finir le boulot avant de recoller tes côtes ou de te faire pousser un nouveau bras !



Occupés par notre conversation, nous étions arrivés à l’orée de la forêt, une large piste s’enfonçait dans le bois. Sans un mot, Katkat prit sa forme de loup et s’enfonça dans les fourrés. Vu la largeur de la piste, je me suis mis à douter du petit nombre de pirates… Quitte à faire, autant garder ses forces… dans une explosion de flamme, mon destrier apparut et je me mis en selle. Les deux réprouvés se retournèrent d’un bloc et d’une voix :



- On a dit : attaque par surprise, Nec !

- Vous ne croyez quand même pas que je vais marcher dans ce bourbier ??



Archiza était exaspérée ! On voyait très bien sur son visage qu’elle nous prenait pour deux nigauds inconscients. Nous avons continué notre route sur la piste. Katkat est réapparu d’un coup :



- Ils sont au moins deux cents. Des marins, mais il y a aussi des démonistes, plusieurs campements sur la plage et les navires.

- Et voilà, qu’est-ce que je disais ! Bon allez, on a bien ri les gars, on rentre maintenant, suffit les conneries.

- Et mon artefact ?!?



Résignée, Archiza se décida à prendre les choses en main :

- Bon… puisque vous y tenez… mais comme je suis la seule dont le cerveau semble encore marcher correctement, je commande. Pour commencer Nec’ descend de cette monture infernale et renvoie-moi ça dans le Néant. Ensuite, Kat, repars nous trouver un endroit à l’abris à flanc de montagne, on va les attirer par petits groupes. Quand on aura nettoyé la plage, on passera à l’assaut !



Et ainsi fut fait. Nous avons évité les patrouilles qui gardaient la plage, Archiza détournant leur attention par de petits sorts. Katkat nous a conduit jusqu’à un renfoncement et Guilthanas s’est chargé de nous ramener les pirates. Trop contents de trouver une proie facile à détrousser, ils débarquaient en vociférant dans notre cachette. Je retournais leurs démons contre eux. Katkat moissonait les marins à grand coup de masse. Et Archiza nous soignait de temps en temps quand l’un d’eux, plus doués que les autres, arrivait à nous frapper. En l’espace d’une heure, nous avions fait place nette. Après avoir empilé les cadavres tant bien que mal, nous nous sommes mis en route vers le navire amiral. La tempête de magie déchaînée par Guilthanas est venue à bout de tout le pont supérieur. La suite n’a été qu’une promenade de santé. Les malédictions s’échappaient de mes lèvres, foudroyant les marins sans protection contre la noirceur des ombres. Le capitaine nous donna un peu plus de fil à retordre, mais accaparé par Katkat qui le combattait au corps à corps, il ne pouvait éviter nos sorts. A la fin de la journée nous étions tous autour de son bureau, dans la cabine de proue, entourant un coffre de bois, décorés de motifs dorés. L’envie brillait dans le regard du mage. Il se contenait avec peine :



- Un piège Archiza ?

- Non, il ne semble pas. Il est juste verrouillé.



Alors que je commençais à fouiller les tiroirs à la recherche de la clé, Katkat s’est approché et a fait voler le cadenas d’un grand coup de masse, détruisant la moitié du bureau.



Ah, la légendaire douceur des Taurens… t’aurais pas voulu être guerrier plus jeune ? Kat s’est contenté de hausser les épaules.



- Guilth’, à toi l’honneur.



Le coffre s’ouvrit en grinçant… Le dépit sur le visage livide du mage mort-vivant nous a tous fait éclaté de rire. Point d’artefact dans le coffre, juste un vieux tricorne élimé… Encore une grande aventure à conter les soirs de garde au coin du feu…

Malgré la déception de notre mage, cette petite sortie avait eu du bon. Les gobelins ont été très satisfaits de notre coup contre les pirates. La Compagnie en a tiré profit. Nous n’étions plus de simples étrangers à Baie-de-Butin. Les cogneurs nous saluaient et lorsqu’un nain un peu saoul venait nous chercher des noises, ses petites pattes dodues se retrouvaient bien vite prises dans un filet, tandis que les cogneurs lui administraient la spécialité qui leur a donné leur nom.
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MessageSujet: Re: Un an dans la compagnie   Un an dans la compagnie EmptyJeu 9 Aoû - 18:57

Et voici la suite...


La chute du Dieu sanglant (1ère partie) :


Pendant que nous nous amusions au port, il y avait de l’agitation à Grom’gol. Une pluie battante tombait sans discontinuer sur le campement orc. Tous les voyageurs s’empilaient sous les maigres constructions pleines de fuites des peaux vertes. Des éclairs zébraient la nuit, allumant ça et là des incendies que l’humidité de la forêt avait tôt fait d’étouffer. Un immense kodo et une vieille carcasse de l’Empire de la Dame entrèrent en trombe dans le campement, pour faire halte devant l’auberge. D’un pas lourd, le tauren et la morte-vivante qui avaient bravé les éléments rentrèrent se mettre à l’abri.



- Quel pays de merde ! s’exclama Icopaco en s’ébrouant. Y’en a marre de cette jungle remplie de bestioles qui ne pensent qu’à vous bouffer. Joignant le geste à la parole, il envoya valdinguer son casque dans un coin.



Tous les officiers de la Compagnie étaient là. Leurs mines peu engageantes avaient convaincu les autres aventuriers d’aller chercher un abris ailleurs. Ne restait que la maîtresse des lieux, une tauren qui ne se laissait pas démonter pour si peu et qui devait en pincer un peu pour cette brute d’Ico.



- Bien tout le monde est là, on va pouvoir commencer, reprit Leiwella.

Sa voix avait des accents métalliques qui faisaient froid dans le dos ; à se demander si un jour il y avait eu quelque chose d’humain chez elle. D’une main de fer, elle dirigeait la Compagnie depuis ses débuts :



- Qu’a donné le recrutement ?

- Pas grand chose, quelques personnes ont signé et devraient nous rejoindre sous peu, répondit Mulubur, un démoniste presque aussi engageant que le Capitaine. « Nous devrons nous appuyer sur d’autres guildes si tu comptes toujours nous amener là-bas. » Le respect des contrats signés ne rentrait pas dans sa conception du monde.

- Et la situation devant le Temple ?

- C’est pas joli. La mage qui accompagnait Ico s’est approchée de la table où était étalée une carte de la région. L’Alliance envoie en permanence des troupes pour surveiller l’entrée. Avant de pouvoir nous frotter aux sbires d’Hakkar, il faudra déjà les renvoyer dans leurs montagnes. Ce que je propose, c’est que nous montions notre propre camp plus au Nord de manière à pouvoir à la fois tenir l’entrée et lancer des expéditions dans Zul’Gurub.



En tant que lieutenant, Erasded avait toujours une idée sur la façon de conduire la guerre. Le ton montait parfois, quand elle voulait un peu trop prendre la place du chef. Mais chacun savait apprécier ses fins calculs de stratège, même le Capitaine.



- La nouvelle de notre présence ici s’est répandue comme une traînée de poudre à Ogrimmar. Thrall met aussi sur pied une petite expédition. Les autres guildes pourraient bien faire diversion ?



C’était un vieil orc qui parlait. Chaman de son état, Bleys avait quitté Durotar pour se joindre à la Compagnie. Mais il avait encore des yeux et des oreilles dans l’entourage du Seigneur de guerre.



- Bien, tout ce que nous pouvions savoir est sur la table. Icopaco, toi et Mulubur, vous retournez à Baie-de-Butin chercher les hommes et vous vous occupez de monter le campement fortifié là où Erasded le veut. Toi, Eras, tu restes avec moi ici, on va attendre les nouvelles recrues pour juger sur pied de ce qu’on nous ramène. Bleys, je te charge de monter une escouade d’éclaireurs. Prend les voleurs, les druides et les chamans et surveillez-moi le coin. Si quelqu’un s’approche trop prêt de notre futur campement, tu l’envoies retrouver ses aïeux. Si un raptor se casse une dent dans le coin, je veux le savoir. Allez au boulot.



Les officiers se sont séparés. Aigri à l’idée de retourner patauger dans la jungle, Ico’ ne prêta pas attention au tendre regard bovin de l’aubergiste qui lui tendait son casque. Dix minutes après la fin de la réunion, tous les membres de la Compagnie Noire avaient vidé les lieux, si ce n’est la voleuse et la mage.



Les ordres étaient clairs. En une semaine, toute la Compagnie Noire était sur le pied de guerre. Nous avions établi le camp dans les hauteurs au Nord de l’entrée du temple. Le site était simple à fortifier et nous pouvions surveiller les allées et venues en contrebas. La vigilance des frères furtifs a permis de garder notre position secrète et de faire perdre quelques guerriers téméraires à l’Alliance. Peu à peu, la tension montait. Tout le monde ressentait l’approche imminente du combat et avait hâte d’en découdre.



Deux nouvelles recrues nous ont rejoints alors qu’un premier bataillon était parti en reconnaissance dans le temple. Kméleon, un jeune chasseur orc, aussi épris de mécanique que du dressage, nous arrivait tout droit d’Ogrimmar, où sa présence avait été jugée inopportune par les sages de la ville. Ses expériences avaient en effet souvent tendance à finir par un grand… Boum. De Fosseyeuse, nous avons accueilli une prêtresse venue renforcée notre équipe de soigneurs. L’environnement hostile et les bêtes venimeuses du temple compliquaient en effet leur tâche, affaiblissant les blessés et empêchant de rapides remises sur pied. Avec l’aide de sa magie du Sacré, elle nous fut rapidement indispensable dans le campement. Je regardais d’un œil surpris, cette réprouvée qui passait son temps à aider les autres. Malgré sa mort et sa résurrection, elle ne gardait pas cette misanthropie qui nous caractérisent tous plus ou moins.



Les hommes sont rentrés à la fin de la journée. Leurs mines renfrognées n’étaient pas bon signe.



- Quel merdier ! Venoxis et Jeklik sont revenus d’outre-tombe.

- On affronte un Dieu, tu t’attendais à quoi ? Rien n’est normal dans c’t endroit maudit.

- Même si c’est un Dieu, faire revenir ses serviteurs d’entre les morts doit lui demander du temps et de l’énergie. Cette fois, il faut avancer d’une traite jusqu’à son repère et le tuer, lui !

- Si il a pouvoir sur la mort, comment comptes-tu tuer l’Ecorcheur d’âmes ?

- On avisera. Demain on attaque la campagne. Que tous les maîtres de classes choisissent les éléments qui participeront au premier assaut. Les autres veilleront à nos arrières et s’occuperont du ravitaillement. Et continuez l’entraînement, j’veux des troupes prêtes si besoin.

- Bien Chef !



A la tombée du jour, vingt compagnons, choisis parmi les recrues, les frères, les vétérans entrèrent dans le domaine du Dieu Sanglant. Et j’ai eu la grande chance de faire partie du lot. Arakor, le sombre, Huggy l’imbibé complétaient l’effectif des démonistes. Pour les mages, on comptait Erasded, Ailura, Guilthanas et le troll Vivi. Madbeef et Icopaco assuraient la protection des jeteurs de sorts. Des chasseurs, Kméléon et Sreshnak, les voleurs Kikilltou et Pickpocket, un druide Karr complétaient la force d’attaque tandis que Bleys, Katkat, Archiza, Sanctifia, Djizael et Vilyutchik s’occupaient de nous maintenir en état de combattre.



Fort de notre première expérience, nous avons foncé sans attendre vers le Venoxis, le revenant. Nous voulions profiter de la faveur de la nuit pour en venir à bout. Malgré ses gardes et les serpents à sa botte, il nous fallut peu de temps arriver au pied de son autel. Il était de nouveau là. Mais son aura m’impressionna moins que la première fois. Certes, Hakkar l’avait ramené, mais son âme affaiblie ne pouvait plus manier la magie avec autant de force. Pour la deuxième fois, la Compagnie Noire mit à terre le maître des serpents. Je fus charger de détruire le corps et d’empêcher pour de bon le retour de son âme. Ce genre de tâches rebutantes incombe toujours aux mages noires de notre classe. Je me demande bien pourquoi ? Je ne vois pas en quoi, il est nécessaire de s’y connaître en magie démoniaque pour décapiter un cadavre, couper le corps en morceau, le brûler et disperser les cendres, avant de bannir ou d’enfermer la magie résiduelle dans un objet quelconque. Enfin, je suppose qu’on nous prend pour des bouchers à cause de vieux rituels qui ont parfois été un peu loin. Ce qui me surprit, ce fut le visage du Troll. Il semblait heureux, comme délivré. Et l’on ne voyait plus les stigmates de la rage aveugle avec laquelle il nous avait attaqué. Je gardai ses observations pour moi.



Le temps de faire le nécessaire, le jour pointait déjà à l’horizon. Sans prendre de repos, nous avons continué notre route vers l’autel de Jeklik. Encore une fois, l’avatar fut bien moins dur à abattre. Et comme pour Venoxis, alors que je m’activais pour empêcher un nouveau retour du monstre, je ne pus que remarquer son air serein. Alors que le soleil atteignait son zénith sur le temple monumental, la route était ouverte vers Mar’li.
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MessageSujet: Re: Un an dans la compagnie   Un an dans la compagnie EmptyJeu 9 Aoû - 18:57



L’immensité du temple laissait songeur. Nous chevauchions en groupe serré vers une nouvelle plate-forme. De temps à autre, les cris de bêtes sauvages nous faisait sursauter. Malgré nos deux combats, nous tenions encore une bonne forme. Des araignées ont commencé à apparaître ici et là. D’énormes trolls totalement difformes patrouillaient. Ces colosses étaient vraiment dangereux et d’une force herculéenne. Ils pouvaient balayer les guerriers d’un seul coup de bras. Nous avons vu plusieurs fois Ico voler… et que les forces démoniaques m’en soient témoins, c’est beau un tauren qui vole. La race des Gurubashis avait vraiment dépéri dans son culte infâme. Au fur et à mesure de notre progression, les araignées sont devenues de plus en plus présentes. Les murs dévorés par la végétation étaient recouverts de leurs toiles argentées. Devant nous s’ouvrait une longue allée. Erasded nous a ordonné de renvoyer nos montures. Nous avançions prudemment à présent. L’atmosphère était emplie du bruit de milliers de pattes courant sur la pierre. Et tout cela convergeait vers nous. Les guerriers se sont portés sur l’avant. Les bêtes des chasseurs marquaient des signes d’énervements. Tout d’un coup, elles ont surgies ! De toutes les tailles et de toutes les couleurs, elles se sont lancés sur nous. Sans le réflexe des mages, elles nous auraient atteints. Mais une barrière de givre lancée conjointement par tous nos jeteurs de sorts les ont clouées sur place. Arakor et moi avons déclencher un déluge de feu sur leur tête, les chasseurs alignaient les plus grosses. L’allée fut bientôt à nouveau silencieuse. Au bout, elle bifurquait sur la gauche et s’élevait lentement vers la plate-forme. Nous approchions du but. Nous avons du subir un deuxième assaut. Plus violent que le premier, les mages n’ont pu le contenir totalement. Partout, elles s’enfilaient partout ! Leur poison s’est répandu dans nos veines, troublant notre vision. Alors, notre formation s’est brisée, chacun luttant par ses moyens. Mon vieux corps si insensible n’avait pas ressenti pareille douleur depuis ma résurrection. La perte de mes sens, les pattes parcourant ma chair froide, ce grouillement, ces morsures m’ont fait perdre la tête. Sans même le formuler, j’ai déclenché le sort le plus destructeur que je connaissais. Les flammes ont surgi de mon corps brûlant tout ce qui se trouvait dans les parages. J’approchais de la folie, et le sort a bien manqué de me tuer. Heureusement, les druides et les chamans ont réussi à prendre le dessus. Les antidotes ont effacé le poison de nos corps. Les prêtres ont pu alors nous soigner. Je n’avais blessé personne heureusement, mais j’ai vu dans le regard d’Arakor une froide réprobation. Nous avons reformer les rangs. Tous les porteurs de robes se sont réunis au centre, protéger par les autres mieux équipés. Toute la plate-forme était envahie par les arachnides. Des prêtres gurubashis, sans doute immunisées se baladaient au milieu d’elles. Et Mar’li au loin écoutait un de ses serviteurs. Notre apparition ne sembla même pas l’intéresser. Si jamais elle fit un geste, je ne le vis pas. Mais à nouveau, les araignées sont passées à l’assaut. Certaines en mourant s’éventraient intentionnellement répandant une engeance dix fois plus nombreuse. Heureusement notre technique fonctionnait bien, et nous avons pu faire le ménage sur toute cette plate-forme. Kikilltou, jusqu’au-boutiste comme seul un voleur sait l’être a même entrepris de nettoyer les piles de déchets qui traînaient.



- Hep, venez voir ce que j’ai…



Il n’a pas eu le temps de finir. Comme possédé, il s’est jeté sur nous… Le vaudou de ces fichus trolls était puissant. Asservir un démon est une chose, mais posséder un être vivant ! Enfin, Icopaco a pu le maîtriser avant qu’il ne blesse quelqu’un. Il fallait maintenant nous préparer pour le combat contre Mar’li alors que la nuit tombait à nouveau.



Nous n’avions pas vraiment d’idées sur ce que cette maudite trollesse pouvait nous réserver. Alors, on a opté pour le plan le plus simple dans ce genre de cas : les jeteurs de sorts regroupés à distance et l’infanterie qui fonce dans le tas. Le serviteur n’a même pas eu le temps de se relever, décapité sans avoir ouvert la bouche. Mar’li a encaissé sans broncher. Chaque coup d’Icopaco aurait pu dévisser la tête d’un être normal et l’envoyer voler à cent mètres. Mais Mar’li n’y prêtait guère plus d’attention qu’à une piqûre de moustique. Sa voix s’est élevée, entrecoupés de gargouillis.



« Venez à moi, mes enfants. Ils se repaîtront de votre chair, étrangers ! »



Elle s’exprimait dans un langage troll que l’on ne devait plus parler depuis des siècles. Deux araignées sont sorties de nulle part et ont foncé sur le groupe des jeteurs de sorts. A chaque morsure, elles grossissaient et grossissaient, cumulant les dégâts physiques avec l’adjonction de venin. Madbeef, nous voyant mal partis a chargé en hurlant sur l’araignée la plus proche. Emporté par son élan, il l’a fendue en deux avant qu’elle ne se retourne. L’autre n’a pas tardé à suivre. Nous croyions avoir un peu de répit. Mais à notre surprise, Mar’li invoqua je ne sais qui et pris la forme d’un énorme arachnide comme on en trouve dans les Maleterres. Des toiles jaillirent de sa gueule béante engluant tous les corps à corps autour d’elle. Madbeef se porta en avant de notre groupe encaissant la charge derrière son bouclier. Malgré son poids, le monstre le fit reculer de plusieurs mètres. Mais c’est aux mages qu’elle en voulait. Erasded ordonna d’arrêter le feu. Importunée par Madbeef qui la frappait sans discontinuer, Mar’li changea de cible et concentra ses attaques sur le guerrier. Pas à pas, il réussit à la ramener à portée des autres corps à corps. Tous les soigneurs le soutenaient de leurs prières. Dès qu’Icopaco a pu reprendre le combat, Madbeef est revenu au pas de course vers notre groupe prêt à stopper un nouvel assaut. Mar’li a repris forme trollesque et de nouveau a fait surgir deux araignées, avant de se retransfomer et de charger à nouveau. Ce manège a duré des heures, vidant les mages et les prêtres de leur magie. Sans cesse, je recourrais au sacrifice de ma vie pour soutenir ma magie, tant est si bien que j’ai fini par me faire prendre par une des araignées. Elle a manqué de m’arracher un bras. Heureusement pour moi, Mar’li s’est enfin écroulée, vaincue. J’ai perdu connaissance, emporté dans la brume avec les derniers mots qu’elle a prononcé :



« Enfin libre…sois maudit Hakkar. »
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MessageSujet: Re: Un an dans la compagnie   Un an dans la compagnie EmptyVen 10 Aoû - 15:40

Le côté positif d’une bonne blessure, c’est qu’on est dispensé de tout. Lorsque j’ai repris connaissance, j’étais de retour au camp. C’était Arakor qui veillait sur moi. Il m’a raconté les derniers évènements. Mar’li abattue, il avait du détruire son corps, n’ayant plus de recrue sous la main pour ces basses œuvres indignes de son rang – ce dont je me suis intérieurement réjouis. Erasded avait ensuite ordonné l’évacuation des blessés. Ils devaient faire venir de nouvelles troupes pour compenser les pertes. Mar’li avait fait une vraie hécatombe dans nos rangs. Arakor, Huggy, Karr le Druide, Madbeef, Pickpocket, Sanctifia, Sreshnak et Vivisêxy étaient hors combat. Le cas de Pickpocket était tellement sérieux qu’on l’a fait rapatrier sur une des capitales. Leurs remplaçants étaient déjà partis, avec pas mal de nouvelles recrues dans leur rang. Cerberus un chasseur et Melni, un nouveau guerrier dont le caractère, la carrure et le faciès étaient à eux seuls un résumé de l’esprit de la Compagnie Noire. On trouvait aussi le vieil Irunaeka dans les partants ; je n’ai donc pas eu l’occasion de m’entretenir avec lui à propos de mes observations sur les cadavres. La troupe comptait aussi Orgaar, Lakrima, Mamilami, Lortis, Piertombal et Zuperhubert. Certains provenaient d’autres régiments de la Dame et nous avaient été envoyés pour renforcer la Compagnie, provoquant parfois quelques frictions.



Etant en convalescence, je n’ai pas assisté à la chute de Mandokir, le chef de la tribu des Gurubashis. D’autres pourront sans doute compléter mon récit par leur témoignage. Tout ce que je sais, c’est qu’il fallut presque trois semaines à la Compagnie pour vaincre le maître des Gurubashis et nettoyer la partie du temple occupés par ses trolls vivant dans un passé à jamais éteint. Comme la dernière fois, les blessés ont rejoint le camp et d’autres sont partis les remplacer. Cette ingénieuse organisation nous permettait de maintenir une pression constante sur l’Ecorcheur d’âmes et, espérions-nous, de l’affaiblir avant notre rencontre finale.

Le vieil Iru faisait partie des revenants. Ma blessure était en bonne voie de guérison et je pouvais déjà utiliser mon bras pour incanter des sorts simples, que j’utilisais pour punir mon diablotin, toujours aussi cabochard. J’allais enfin pouvoir poser mes questions et comprendre ce qui se passait derrière les murs de l’ancienne capitale Zul’Gurub.

Alors que je m’approchais, Irunaeka m’adressa un sourire. Un bandage enserrait son torse, mais il ne semblait pas trop amoché. Il avait planté quelques totems autour de lui, sans doute pour recouvrer ses forces plus rapidement.



- Alors te voilà enfin, Viande Morte… Ta curiosité est si lisible sur ton visage.

- J’ai encore un nom, Chaman. Et tu me ferais plaisir en l’utilisant…

- Comme tu veux Viande Morte, dit-il en ricanant.



C’était un homme sérieux et profond, mais il savait se montrer taquin à ses heures.



- Pour faire simple et aller droit au but, que sais-tu sur les grands prêtres que nous combattons là-bas ?

- Simple est la question, mais la réponse va prendre un peu de temps. Installe-toi.



Alors que je m’asseyais près de lui, il a réajusté un totem et j’ai aussitôt senti une douce chaleur envahir mon bras en écharpe… vraiment étrange, le pouvoir chamanique. Après un long moment, Irunaeka a inspiré et commencé son récit. Il s’exprimait en bas-parler, ce qui m’a surpris… peu d’étrangers connaissent la langue de notre Empire.



« Bien avant que la Légion Ardente ne s’intéresse à ce monde, les trolls régnaient en maîtres sur les terres unies d’Azeroth. Fils du Vent sur ces terres vierges, nous avions entrepris peu à peu la création du jardin voulu par nos Grands Esprits. Mais le mal n’avait pas besoin de la Légion pour atteindre notre monde. Il est en toute chose à part égale avec ce que nous appelons le bien. Et pour rééquilibrer le jeu, sont apparus les Elfes de la Nuit. Notre peuple n’était pas guerrier puisqu’il n’avait personne contre qui se battre. Mais nos chamans ont ressenti la colère des esprits contre la magie des Elfes… et la guerre a éclaté.

Les elfes soutenus par leur magie et leur satané puit ont infligé défaite sur défaite à notre peuple. Incapables de résister, nous nous somme terrés et enfermés dans nos dogmes. Certains Esprits Anciens, aussi mauvais que tous les démons de la Légion réunis en ont profité. Nous les craignions et les révérions depuis toujours, mais avec les échecs, leurs prêtres ont trouvé des oreilles prêtes à écouter. Ainsi naquirent les Atal’aï, fanatiques qui devaient nous conduire à notre perte. Tout le monde connaît l’histoire du grand Maelstrom et l’échec des Premiers-Nés, mais personne ne semble savoir que l’Empire des Trolls s’est écroulé à cause de l’intolérance, du fanatisme et de l’oubli des Esprits. Peu à peu, le peuple troll s’est scindé en tribus, guerroyant les unes avec les autres. Les Atal’aï étaient proches du pouvoir et dans leur folie, ils firent sombrer les Gurubashis dans la plus abjecte des dévotions. Les autres tribus ont fini par se révolter mais il était trop tard. Notre empire ne se résumait plus qu’à quelques parcelles isolées. Le culte des Grands Esprits se perdait.

Quand les Premiers-nés ont déclenché le grand cataclysme, les tribus ont été séparées et ont peu à peu oubliées les vieilles traditions du vaudou. Peut-être nos morts, offusqués de ne plus recevoir les hommages qui leur étaient dus, ont-ils choisi d’aider l’Infâme…personne ne pourra jamais le dire ! Mais une chose est sûre, Hakkar, l’écorcheur d’âmes a trouvé la voie de notre monde. Une des tribus, issue de la caste de prêtres de l’ancien empire a voulu réagir : les Zandalars envoyèrent leurs plus grands champions combattre le Dieu Sanglant dans notre ancienne capitale. Les cinq portaient tous la bénédiction des Grands Esprits et pouvaient invoquer leur puissance sur cette terre. Chauve-souris, Araignée, Serpent, Panthère et Tigre écoutaient leurs prières. Hakkar fut repoussé, et les Atal’aï dispersés, mais le prix à payer fut lourd. Les restes de l’Empire s’effondrèrent, les champions disparurent et les grands esprits semblèrent tout à coup malades et faibles. Les Zandalars ont rompu avec le reste du monde et les tribus se sont éparpillés à travers les deux continents, tantôt amies, tantôt ennemies.

Le monde a changé sans attendre les trolls. Repoussées dans les terres les plus inhospitalières, nos tribus ont tenté de survivre. L’arrivée de la légion et des démons corrupteurs en ont fait sombrer plus d’unes dans la folie. Mais Hakkar, ombre malicieuse a toujours trouvé moyen de les rallier. Aujourd’hui, il est revenu dans son fief, et avec lui les cinq champions des Zandalars. A leur corps défendant, ils siphonnent le pouvoir des Grands Esprits pour soutenir celui de l’Ecorcheur.



Comprend bien ce que je vais te dire : les envies de conquêtes de la Dame servent les trolls, sans qu’elle ne s’en doute. Quand j’ai rejoins la Compagnie Noire, c’était pour des raisons personnelles… je voulais parcourir le monde à la recherche des sources pures des Grands Esprits. Mais finalement, j’œuvre à présent pour la cause des trolls. Les Zandalars existent toujours, en marge du monde, réfugiés sur une île protégée des esprits impurs. Avec le retour d’Hakkar, ils sont sortis de leur silence et aident à sa défaite. »



- Je comprends maintenant les paroles de Mar’li ainsi que l’air serein de Venoxis et Jeklik dans la mort. Finalement, nous les avons délivrés.

- Oui, mais ne te réjouis pas trop vite. De leur vivant, Thekkal et Arlok étaient les plus puissants. Leurs esprits tutélaires aiment la traque et la mise à mort. Le chemin vers l’avatar d’Hakkar en ce monde est loin d’être ouvert.

- L’as-tu dit aux autres ?

- Personne ne me l’a demandé.



Pensif, je me suis éloigné en silence. Avec le recul, je songe parfois que j’aurais pu en parler aux officiers. Mais la plupart du temps, je reste convaincu que j’ai bien fait de garder pour moi cette histoire avant qu’en arrive le dénouement. Aucun démoniste n’aurait ainsi partagé son culte, ses croyances et ses connaissances avec un néophyte. Sans doute notre méfiance perpétuelle et notre goût du secret nous perdront-ils un jour, mais mes années passées à lire de vieux grimoires écrits par des incompris me poussaient à taire ce que le chaman m’avait dit. S’il avait été besoin de mettre la Compagnie au courant, c’eût été à lui de le faire…

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MessageSujet: Re: Un an dans la compagnie   Un an dans la compagnie EmptyJeu 30 Aoû - 18:20

Ma blessure se remettait lentement. Je n’avais pas encore récupéré totalement l’usage de mon bras et me trouvait dans l’impossibilité de lancer d’autres sorts que les plus simples. La magie est une chose étrange. Il faut une grande force d’âme et une énorme volonté pour mobiliser son esprit. Pourtant, sans les gestes physiques qui accompagnent les rituels, il est impossible pour un sorcier de lancer le moindre sort. J’ai longuement étudié pour comprendre en quoi nous avions besoin du corps pour contrôler des forces qui sont avant tout spirituelles. Les hommes tenaient leur savoir des Elfes. Bien souvent, il s’était transmis par tradition et personne n’avait vraiment cherché à en comprendre les mécanismes : lancer des vagues de flammes demandait de lever les bras au ciel, pourquoi chercher à le faire autrement ? Bien que j’eus fait preuve de plus de curiosité que mes congénères, je n’ai jamais pu percer ce mystère. Quand le corps ne répond plus, la magie s’évanouit. Seuls les plus grands mages ont pu se libérer de la contrainte physique. Et à mon sens, seul le Roi-Liche a réussi à utiliser une magie de grande envergure sans le soutien de son corps. Rester à attendre le retour de mes forces me laissait démuni. Avec les années, le pouvoir sur les ombres était devenu une partie de moi. Sans magie, je me sentais comme hébété. Et je ne pouvais rien faire à part attendre et attendre encore…





Pendant ce temps, les combats continuaient à Zul’Gurub. Sans cesse renforcée, la troupe de choc de la Compagnie se frayait un chemin vers l’Ecorcheur d’âmes. L’avancée était chaque jour plus pénible, mais la pression permanente exercée sur les troupes du Dieu Sanglant se faisait sentir. Ses troupes commençaient à douter, sa magie devenait moins forte. Peu de temps après Mandokir, la nouvelle arriva au camp : l’Esprit Tigre, Thekkal était acculé dans son sanctuaire. Il tomberait sous peu. Un petit groupe est ressorti du temple pour nous prévenir. Djizael, la prêtresse les guerriers Melni et Zuperhubert, Lakrima la mage Mamilami le chaman ainsi qu’un voleur Piertombal sont revenus épuisés. Dji lançait fréquement des sorts pour que ces compagnons restent debout, mais alors qu’ils pénètraient dans le camp, elle s’effondra aussi, abandonnée par les forces du Sacré. Pour les remplacer, partirent les démonistes en nombre Huggy, Arakor, Nerzhull se mirent en route. Ils étaient accompagnés de Kikilltou, Madbeef, Zortis et Shresnak et secondés par Sanctifia et Karr pour les soins. Une fois encore, je ne pus assister au combat. Tout ce que j’en sais, c’est qu’au milieu de la nuit, un hurlement effroyable a retenti dans tout le sanctuaire. Thekkal n’était plus. Les démonistes m’ont raconté qu’ils ont du s’y mettre à trois pour détruire le corps, utilisant des sorts innommables pour bannir l’âme damnée de cet ancien grand Prêtre perdu dans les mirages d’Hakkar. Privé d’un de ses meilleurs serviteurs, le Dieu Sanglant a laissé éclaté sa rage. Alors même que les cendres encore chaudes de Thekkal n’étaient pas encore dispersés, toute la faune sauvage de Zul’Gurub s’est liguée contre la Compagnie. L’attaque n’était pas ordonnée. Menés par la furie du maître des lieux, les bêtes sauvages se jetaient en ordre dispersé sur nos frères. Et il fallut toute la force et la cohésion d’un groupe habitué à se battre ensemble pour arriver à sortir de ce pétrin.



Deux nouvelles recrues avaient rejoint nos rangs juste avant la chute de Thekkal : un étrange couple d’aventuriers que ces deux-là ! Le premier était un grand tauren du nom de Demiento. Il était accompagné d’une de mes consoeurs, Ezilia, aussi morte et démoniste que moi. Il n’y avait qu’à les observer quelques instants pour se rendre compte de la complicité qui les liaient. Ils devaient s’entraider depuis leurs premiers cercles et je n’aurais pas voulu me retrouver pris entre leurs filets. La mort de leurs adversaires devait être rapide mais pas sans douleur. C’est étrange, tout de même ce que la Horde a fait des peuples. A ces débuts, la Compagnie Noire était quasiment exclusivement constituée de morts-vivants au service de la Dame. Bien que nous n’ayons pas changé de maître, au hasard des voyages, des rencontres et des recrutements, tous les peuples de la Horde s’étaient trouvés représentés dans nos rangs. Et certains couples ou bandes voyageaient ensemble depuis plus longtemps encore. Je viens d’une époque où l’amitié entre les peuples était plus un concept qu’une réalité, une jolie histoire que l’on enseignait dans les écoles mais qui bien souvent s’arrêtait à la sortie du village. Les humains sont un peu plus ouverts que les autres races, mais sont aussi beaucoup plus prompts à se détester entre eux. Bref, en devenant un Réprouvé, je n’avais pas quitté ce cynisme qui me fait souvent voir dans la Horde un bien fragile équilibre… Que deviendrait la Compagnie si un jour la Dame se décidait à se retourner contre ces anciens alliés ? Quels taurens partiraient à l’assaut de Mulgore ou quels orcs oseraient s’en prendre à Thrall ? Heureusement, à l’heure où j’écris ces lignes, ces sombres événements ne sont pas encore venus. Même les elfes nous ont rejoints… La contrainte de la survie peut faire bien plus de miracles que n’importe quel sage prêchant dans le désert.



Les derniers ordres sont tombés une semaine après l’arrivée de Dem et Ezi. Il fallait des troupes fraîches de toute urgence. Et malgré notre bonne organisation, il fallait reconnaître qu’elles commençaient à manquer. Même avec mon bras encore raide, j’ai été pris parmi les heureux volontaires. Les deux nouveaux feraient leurs preuves au cœur du combat également. Nous accompagneraient également Bakaro, Katkat, Lakrima, Melni et Toutounette pour remplacer les sortants. Cerberus, Erasded, karr, Lortis, Madbeef, Orgarr et Zortis sont parvenus au camp quelques jours après que nous ayons été désigné. Dire qu’ils étaient fatigués était un euphémisme. Tous avaient pris des coups. Les armures étaient cabossées et noircies de sang séché. Les robes et les tuniques de cuir avaient été lacérées par les griffes des bêtes de Thekkal. Ils nous expliquèrent qu’après avoir repoussé l’assaut déclenché par Hakkar, ils avaient aidé à monter quelques fortifications sommaires entremêlant pierres, branches et cadavres de nos ennemis avant de reprendre la route du camp. Les douze qui étaient restés nous attendaient donc, barricadés dans l’autel de Thekkal pour reprendre quelques forces.



Nous avons donc pris nos vivres, sellés nos montures et sommes partis sans attendre, laissant nos compagnons aux bons soins des chamans et des prêtres. La route pour sortir du temple n’avait pas du être simple. Je n’avais pas besoin des talents d’un chasseur pour voir partout les traces de combats le long des rues et sentiers. Depuis mon dernier combat, la Compagnie s’était enfoncée profondément dans l’ancienne capitale, s’éloignant toujours plus de notre camp à l’entrée de la ville, portée par ses succès. La jungle avait bien failli étouffer nos frères à leur retour, avant qu’il ne puissent atteindre la porte monumentale qui gardait les ruines de l’antique Zul’Gurub.



Même reposés, avec deux démonistes et un mage escortés par de lourds guerriers et soigneurs, nous avons du livrer bataille plusieurs fois pour retrouver le gros de la troupe. Quand nous fûmes enfin prêt à nous lancer à l’assaut de la pyramide d’Arlokk, presque trois semaines s’étaient écoulés depuis la chute de Thekkal.



Je repensais souvent à ma discussion avec le vieux chaman Iru. Celle qui nous attendait était comme Thekkal, la représentante d’un esprit félin, ces chasseurs silencieux et sans pitié. Il y avait encore des tigres dans les collines et sur les anciennes terrasses à moitié écroulées. Mais quand nous arrivâmes enfin au pied de la pyramide, nous fûmes surpris du silence et du vide. Nous avons tous laisser nos montures et sommes partis à l’assaut des marches. Arrivés au sommet, nous avons découvert un peu tard que c’était l’intérieur de l’édifice qui recélait le plus de danger. De partout, des trolls gurubashis, désireux de venger la mort de leur chef Mandokir se sont jetés sur nous. C’étaient de puissants guerriers organisés. Cette attaque-là avait été préméditée. Avant que nous puissions décider d’un plan, nous nous sommes donc tous retrouver à ferrailler et à jeter des sorts pour sauver nos peaux. Mais les soldats trolls ne se laissaient pas distraire. Agiles malgré leur taille et leurs lourdes armures, ils voltigeaient refusant le combat d’un coup d’épée par-ci, d’un bond par-là uniquement concentrés sur les cibles qu’ils voulaient abattre : nos prêtres, chamans et druides. Comprenant leur tactique, Icopaco, Melni, et les plus baraqués de la troupe se sont regroupés pour leur faire barrage. A l’abri derrière ce mur d’acier hérissés de lames, Nerzhull, Huggy, Ezilia et moi avons incanté de gros projectiles d’ombres que nous avons propulsé sur eux. Lakrima dépensait sans compter son énergie magique appelant tour à tour les éléments et les arcanes à son secours. Les chasseurs n’étaient pas en reste. Malgré l’effet de surprise, la dernière charge des Gurubashis fut un échec. Débarrassés de la tribu corrompue, nous nous sommes alors avancés dans l’antre de la bête. Des escaliers descendaient de plus en plus profondément dans le ventre de la pyramide. L’air était chaud et putride. Une forte odeur de fauve, d’excréments et de sang imprégnaient les lieux et nous piquaient les narines.



Nous avons débouché dans une grande salle nous attendant à voir surgir les fauves. Mais il n’y avait rien qu’un gong. Ainsi donc Arlokk poussait le vice jusqu’à demander qu’on la prie de venir : quelle ironie ! Nous nous sommes regroupés et mis en ordre de bataille autour du gong. Puis nous l’avons frappé, attendant fébrilement l’apparition de la prêtresse, les oreilles emplies de la vibration grave de l’instrument. Pendant quelques instants, il ne se passa rien. Puis tout à coup surgit de la nuit, à chaque coin de la salle une puis deux panthères noires. Sans attendre les guerriers les ont chargées. Mais deux autres les avaient déjà , puis encore deux autres. Cela semblait nous plus vouloir s’arrêter. C’est alors que la prêtresse apparut. Comment pourrions-nous combattres sur trois fronts ? A peine les guerriers avaient tué une bête que dix prenaient sa place. Arlokk semblait s’amuser de notre dilemme. Au même moment, nous nous sommes regardés entre démonistes. J’ai hurlé aux guerriers de revenir. Ezilia Nerzhull et Huggy m’avait rejoint. Quand toutes les panthères furent sur nous, j’ai déclenché la plus puissante vague de feu que je pouvais lancer. Ma vie me quittait à chaque cercle de flamme que je propulsais autour de nous. Les panthères tombaient en masse, mais elles étaient encore très nombreuses. Je me suis écroulé à genou, à bout de souffle, sans magie, aussi faible qu’un enfant. Mais les vagues de feu ont continué, d’abord lentes et puissantes, puis très rapides et moins hautes. Chaque démoniste brûlait sa vie d’une façon un peu différente. Mais je n’avais pas trop la tête à observer les techniques de mes confrères. Ezi et Huggy étaient déjà vidés de leur force et Nerzhull ne tiendrait pas longtemps. Je chercher des yeux la prêtresse. Mais je n’ai vu qu’une ombre mi femme mi panthère qui se battait avec nos compagnons. Les prêtres nous remettaient sur pied. Combien d’assaut de panthères avons-nous repoussé ? Je ne m’en rappelle pas. Mais ce ne fut pas vain car le reste du groupe libéré de ces fauves avait abattu Arlokk. Alors tout a disparu. Il nous fallut du temps pour réaliser : la route vers Hakkar était ouverte ! Enfin ! Un puissant cri de joie retentissant au fond d’une pyramide sans âge est monté vers le ciel de Strangleronce.


Encore une fois, j’ai repris le chemin du campement. J’était décidément trop vieux pour ce genre d’exercice, pas moyen de faire dix pas sans prendre un mauvais coup. Huggy m’accompagnait. Pour un démoniste, il était plus casse-coup qu’un guerrier, sans doute son côté orc… Et malgré sa célèbre capacité à encaisser aussi bien les baffes que les bières, il avait besoin de repos. Mais les trois autres sont restés sur place. Arakor maîtrisait suffisamment les ombres pour tirer du néant des ressources inattendus. Ezi et Nerzh étaient tout deux au sommet de leur art et de leur forme physique, si on peut employé ce terme pour des morts-vivants. Ils étaient morts jeunes… eux !

______________________________________________________________

Et voilà la suite ! Je n'ai pas eu assez de temps pour arriver à Hakkar comme je l'aurais souhaité. La suite viendra plus tard. En fait, j'ai commencé le récit de Zul'Gurub avec l'idée de fêter ma première année dans la Compagnie. Même si ce n'est pas fini, je fais une petite pause pour vous dire qu'aujourd'hui, voilà un an que je suis parmi vous. Et comme l'a si bien résumé Head dans un autre post : "Je suis bien ici".
En espérant que cela durera encore longtemps et que je vivrai encore moultes aventures avec les compagnons pour alimenter mes histoires Smile
Nec'
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MessageSujet: Re: Un an dans la compagnie   Un an dans la compagnie EmptyJeu 30 Aoû - 19:43

Ca y est je viens de finir de tout lire ^^

Et je peux te dire que j'adore, donc va falloir penser à la suite hein parce que je veux le final moi.

Et sinon... 1 an déjà ? uffff

Joyeux anniversaire Nec' et sache la Compagnie apprécie tout autant ta précieuse présence dans ses rangs Wink
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